L'heure juste

«Depuis près de 30 ans, j’ai participé à pratiquement toutes les formes de consultations du BAPE concernant la gestion des matières résiduelles, incluant l’enquête seule, beaucoup moins fréquente que les autres. La démocratisation dans le domaine de la gestion des matières résiduelles est un des quatre principes qui guident les actions du FCQGED. Pour cette raison, nous estimons que notre participation à des audiences du BAPE, de même que celle de groupes locaux et régionaux, est primordiale afin que des projets se réalisent en harmonie avec les communautés. L’importance de la cohésion des projets avec la mise en place d’une gestion écologique des déchets à travers la province est également essentielle. 

«Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai beaucoup d’anecdotes à raconter. Outre que, sur un plan personnel, le BAPE m’a amené à vivre des expériences à la fois particulières et enrichissantes, en me faisant découvrir des coins du Québec où je ne serais probablement jamais allé, et ce, en dehors de la période touristique, j’aimerais partager un souvenir qui illustre bien des situations inédites et particulières dans lesquelles nous pouvons parfois nous retrouver.

«Au cours d’un hiver assez froid, je représentais mon organisme dans deux médiations, une en Gaspésie et l’autre en Beauce. Elles étaient très rapprochées dans le temps, alors j’ai dû faire beaucoup de route sur une courte période et dans des conditions pas toujours faciles. À mon arrivée en Beauce, transi par le froid, et avec quelques instants de retard, j’ai eu toute une surprise… Je m’attendais à être seul avec le médiateur et l’initiateur du projet, comme pour la médiation que je venais de quitter en Gaspésie. Mais non, il y avait une dizaine (sinon plus) de personnes dans la salle, les bras croisés, m’observant. L’étonnement passé, le sens du travail a repris le dessus et la médiation a débuté.
 
«Sur un ton plus léger, on découvre parfois que le BAPE peut être une tribune très efficace pour diffuser son opinion, autrement que par des mémoires. Il ne faut qu’un peu d’audace et des journalistes sur place…

«Ainsi, il y a plusieurs années, lors d’une audience sur un projet d’agrandissement de lieu d’enfouissement technique, un enfant a affirmé que ça ne sentait pas bon quand il se baignait dans sa piscine l’été. Ne sachant vraisemblablement pas quoi répondre, un représentant de l’initiateur lui a suggéré de garder la tête sous l’eau… Saisissant la balle au bond, les représentants d’ENvironnement JEUnesse y sont allés d’un coup d’éclat en portant un masque de plongée lors de la présentation de leur mémoire.

«Après toutes ces années à participer à des audiences du BAPE, je trouve encore que le rôle de cet organisme est des plus pertinents. Certains critiquent toutefois les limites de ces exercices de consultation. De mon côté, je crois au contraire qu’il nous appartient à tous d’œuvrer à faire en sorte que le BAPE ait plus d’impact quant au style de développement que nous souhaitons avoir chez nous. Aussi, je ne peux pas m’imaginer un Québec sans BAPE.»