L'heure juste
DÉCEMBRE 2023
VUES SUR LE BAPE
LE MOT DE FRANÇOIS GENDRON
À l’occasion du 45e anniversaire du BAPE, nous avons demandé à des témoins de son histoire et à des personnes intéressées par ses travaux de rédiger quelques mots à son sujet. Voici, pour lancer le bal, le message de François Gendron, doyen de l’Assemblée nationale, où il a siégé à titre de député de 1976 à 2018. Au cours de cette période, il a dirigé plusieurs ministères, en plus d’assumer diverses fonctions, dont le prestigieux poste de président.
«Je veux d’abord saluer l’initiative de souligner le 45e anniversaire de la création du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). En effet, j’étais député d’Abitibi-Ouest et whip adjoint de ma formation politique (Parti Québécois) en 1978. Notre gouvernement avait créé cette instance imprégnée de vision sur l’avenir de notre société. Le moment était approprié de confier à un groupe spécialisé et professionnel le mandat d’analyser les grands dossiers ayant un impact majeur sur notre territoire et de respecter les milieux concernés quant aux inconvénients potentiels.»
«J’estime qu’il est important de rappeler que, pour un État moderne, il était requis que le Québec se dote d’un organisme permanent de consultation publique et indépendant tel le BAPE. Cela répondait à la logique d’une société ouverte, démocratique et sensible, qui souhaitait développer chez tous les citoyens et citoyennes une conscience sociale plus large sur les valeurs environnementales.»
«Depuis sa création, le BAPE offre cet outil privilégié d’éducation à la démocratie participative, en affirmant clairement le droit et l’importance pour les Québécois et Québécoises de participer à la décision d’autoriser ou pas la réalisation d’un projet susceptible d’avoir des répercussions majeures sur leur milieu de vie. De plus, cette instance facilite la décision des gouvernements, quels qu’ils soient. Il s’agit d’une saine et louable transparence qui mérite d’être soulignée régulièrement d’autant plus qu’elle favorise l’acquisition de connaissances et des échanges respectueux au sein d’une société évolutive et démocratique.»
Source: Fonds de l'Assemblée nationale du Québec | Photo: Marc-André Grenier